Woolrich… c’est la fin…

La fermeture du magasin Woolrich établi à Knowlton depuis trente ans marque la fin d’une époque. Au moment d’écrire ces lignes, Chantal Cloutier et le personnel écoulent ce qui reste en inventaire dans le local du chemin Lakeside avant de fermer définitivement dans la dernière semaine de mars.

«Ça n’a rien à voir avec notre rentabilité ou avec Knowlton» con- fiait récemment Mme Cloutier. «Nous étions rentables et nous avions un groupe de bons et loyaux clients. Ce fut une décision prise par le bureau-chef de la compagnie américaine. C’est déplorable.»

Des rumeurs du départ de Woolrich circulaient depuis des années. Comment ce détaillant géant de vêtements de style pouvait-il avoir une boutique dans un petit village des Cantons-de- l’Est? La marque Woolrich a quand même réussi ici avec de nombreux clients faisant leur pélerinage annuel pour acheter les emblématiques chemises de flanelle, les vestes étampées d’une tête de bison, les couvertures et les chandails. Les résidents se ruaient aux soldes d’entrepôt semi-annuelles où les surplus de l’année précédente étaient vendus à prix trés réduits.

Woolrich était un point de repère connu à Knowlton et sa ferme- ture est un coup dur pour le commerce de détail local. Mme Cloutier souligne la fusion de Woolrich avec le marchand de vêtements italien WP Lavori en 2016 et la décision d’orienter la compagnie vers un style plus contemporain. Le récent lancement de la ligne haut de gamme pour les jeunes de John Rich va dans ce sens. Une chic succursale de Woolrich s’est ouverte récemment à Toronto et deux boutiques sont projetées pour Montréal et Vancouver.

On est loin du magasin qui a ouvert dans son local original de Mill Pond en 1988 et qui a été géré par Debbie Hornig pendant 25 ans. «La compagnie imaginait un magasin icône et les Cantons-de- l’Est étaient l’endroit idéal pour la marque durable et de plein air» se rappelle Debbie. «Ces années là, Knowlton était unique avec son architecture de la Nouvelle-Angleterrre et sa politique éclairée d’ouverture des commerces le dimanche.»

Le magasin a prospéré, avec des bus pleins de touristes créant des embouteillages pour aller envahir LL Brome, Polo Ralph Lauren et Woolrich. Des souvenirs, tout ça.

«J’espère que la vieille ligne de vêtements traditionnels de qua- lité va perdurer» dit Debbie. «La fermeture m’attriste mais les temps sont durs pour le commerce en général. L’internet a radicalement changé le paysage.»

Traduction: Guy Côté