L’Ordre du Canada pour Louise Penny

Bonne nouvelle pour les fans de Louise Penny et des péripéties de l’inspecteur Gamache. L’auteure de Knowlton est en train de peaufiner un nouveau roman.

Jusqu’ici la série en comprend 12 et se déroule surtout à Three Pines , un village fictif des Cantons-de-l’Est, modelé sur Knowlton et fruit de la prodigieuse imagination de Louise Penny. À ce jour, et ce depuis 2005, elle a vendu plus de 5 millions d’exemplaires de ses 12 polars en 23 langues, tous au sujet de son bien-aimé inspecteur de la Sûreté du Québec, Armand Gamache.

Agée de 59 ans, Louise bosse pendant quatre heures chaque matin depuis un an et demi et la lumière commence à poindre au bout du tunnel. On lui pardonnera donc d’avoir pris un jour de congé, le 17 février, pour se rendre à Ottawa recevoir l’ Ordre du Canada.

«J’en ai été informée en 2013» me confiait-elle récemment devant un café près de sa résidence du village. «Michael était dans l’impossibilité de faire le voyage, et je n’allais pas accepter cet honneur de son vivant car ce n’était pas possible. Maintenant ce sera une grande joie.»

«Michael» c’est le docteur Michael Whitehead, ancien chef de l’hématologie à l’Hôpital pour enfants de Montréal, son mari bien-aimé et plus grand soutien
et qui, déjà atteint de l’Alzheimer, requérait ses soins constants. Il est décédé paisiblement en septembre 2016, à l’âge de 82 ans mettant fin à un amour de conte de fées. Elle attribue son succès international sur le tard à son support inconditionnel.

«Sans Michael, pas de carrière», résume l’ancienne personnalité médiatique. «Il m’a fait comprendre que si je voulais quitter mon emploi pour écrire à plein temps, il me supporterait. Il me faisait entrevoir ce que je pourrais devenir.» Ils se sont mariés en 2005. Elle quitta la SRC et Gamache est né.

Michael fut malade pendant les trois dernières années de sa vie, et Louise les passa à ses côtés. Elle a eu le bonheur d’avoir de merveilleux aidants naturels en plus de pouvoir continuer à écrire. «Je réglais mon réveille-matin pour 5h et m’enfermais dans mon bureau à domicile. Pour les derniers 18 mois, l’écriture a été un refuge, un asile de paix et de joie pendant quatre heures chaque matin.»

Malgré le départ de son mari, Louise n’est pas seule; elle a ses souvenirs, des amis très chers, elle a Knowlton. «C’est mon village idéal, mon rêve réalisé. C’est vraiment un endroit exceptionnel, qui a sauvé ma vie et ma santé mentale.»

Et il y a Gamache, ses livres, source d’indépendance financière, son audace et des légions de loyaux admirateurs à travers le monde.

«Je subis moins la tyrannie d’avoir à écrire un meilleur livre que le dernier», dit-elle clairement et avec une candeur émouvante. «Je ne travaille pas vraiment pour l’argent mais pour le plaisir. Mais franchement, quand on y met tant de temps, on espère bien faire. Sans affectation, je dois ce respect à mes personnages.»

Traduction par Guy Côté