Chialage et commérage font autant partie du théâtre que les répliques sautées lors des répétitions et le trac lors des premières. Théâtre Lac-Brome ne fait pas exception. La saison été 2017 semble avoir été particulièrement sujet de plaintes émanant de la communauté et d’ailleurs. Les spectateurs ont critiqué le programme qu’ils jugeaient trop sévère ou trop léger pour un répertoire d’été. Ils se sont plaints de trop de spectacles en français ou en anglais. Ils ont décrié le manque de contribution de création locale, de con- tenu local, d’acteurs locaux et de troupes locales. Ils ont fait d’af- freux commentaires sur les raisons de l’annulation de la populaire collecte de fonds Fall Fling. L’ensemble des critiques du dernier programme imprégnait l’air de la ville de façon aussi dramatique que celui qui règne autour de la scène. Dans un article publié sur le site internet de Tempo, Nicolas Pynes, directeur artistique de longue date du théâtre, tente de répondre aux critiques décrivant les rénovations sur une période de deux hivers: «Remettre en état l’infrastructure, le système électrique, la plomberie, la ventilation et la construction d’un foyer moderne et dynamique, permettant aux arts à Knowlton d’accéder à une nouvelle époque…il reste à déterminer comment équilibrer une programmation captivante pour un public avide de musique et de théâtre en français avec une programmation qui est traditionnellement la principale activité du théâtre.»
Dans un courriel de Londres, où il tente de prendre des vacances, Nicolas Pynes admet «Qu’il ne pourra jamais satisfaire l’entière communauté et que la saison 2017 n’a pas non plus été à la hauteur de ses espérances et de ses attentes, mais il a appris à être modeste dans ses dernières.» Il paraphrase le comique Larry David qui demande «comment quiconque de pays industrialisé peut-il se plaindre? Nous tentons de satisfaire aux désirs de tout un chacun.»
Pour la première saison, les quelques événements tenus dans le nouveau foyer ne furent que des essais, il en promet à longueur d’année. Le nouvel administrateur artistique, Philippe Mercier, s’est rapidement mis à la tâche avec ses confirmations pour la programmation musicale de la fin d’automne et de l’hiver. Il a annoncé récemment la venue du chanteur de blues, Harry Manx, le 8 décembre, suivi la soirée suivante par la chanteuse de jazz, Émilie-Claire Barlow, une gagnante du prix Juno.
L’apport de la communauté sera les huit représentations en novembre de Joseph and the Amazing Technicolor Raincoat de Andrew Webber, et la mise en scène du populaire Nutcracker par l’École de ballet de Sutton les16 et 17 décembre.
Mercier ajoute à cette liste le compositeur-chanteur, Kevin Parent, 24 février; France D’Amour, 31 mars; le légendaire chanteur-rocker Michel Pagliaro, 5 mai; l’incroyable et talentueux Gregory Charles, 2 juin.
Le Fall Fling n’est pas annulé, juste reporté pour des raisons de programmation. Il devrait avoir lieu un jour ou l’autre au cours des prochains mois, alors que Mercier promet une collecte de fonds, «meilleure qu’elle n’a jamais été».
Traduction: Michel Morin