
Traduction: Guy Côté
Il y a 78 ans, en 1944, Réal Lavigne ouvrait une forge qui existe encore aujourd’hui, nichée derrière l’Auberge Knowlton. Son père avait été forgeron à Waterloo et Réal a suivi ses traces à Knowlton. Son fils, forgeron local bien connu, Alain Lavigne, a commencé à forger en 1962. Et plus tard, son fils Jeff s’est joint à l’entreprise familiale Lavigne. Une dynastie de quatre générations.
Entrer dans la boutique d’Alain, c’est comme remonter dans le temps. Les murs témoignent de l’histoire ainsi que des pratiques actuelles – toutes sortes de fers à cheval et à bœuf imaginables. Pensez au sabot pour un Clydesdale – 10 pouces (25,4 cm) de diamètre. Ou un fer à cheval en corde pour faciliter l’appui du cheval sur les pavés. Il y a des traces sur le sol en ciment où des animaux mécontents ont piétiné et donné des coups de patte pour pro- tester contre leur ferrage. Alain peut témoigner d’une mâchoire cassée lors d’une telle opération; le travail n’est pas sans risque. Les outils du métier – clés, marteaux, pinces, boulons de toutes les tailles possibles – suspendus immobiles, ne sont plus aussi pertinents. On y trouve même un boghei à ‘trap’ avec un siège caché à l’arrière, sans doute le précurseur du strapontin.

Autrefois, le forgeron local pouvait construire et réparer presque tout ce qui était en bois ou en métal: traîneaux, bogheis, sulkies, roues de bogheis, jougs, barrières, grilles, manches, rampes et tout type d’équipement agricole qu’on lui amenait. Tout ce qui tombait en panne était confié à la forge. Les forgerons ont toujours, et souvent ingénieusement, trouvé un moyen de réparer l’équipement. Lorsque les agriculteurs ont commencé à utiliser des tracteurs, les forgerons ont continué à travailler sur des pièces métalliques ou en bois, tout sauf le moteur.
L’art de la forge a évolué. Maître dans son métier, Alain a non seulement desservi les Cantons-de-l’Est mais a également ferré les chevaux de clients de l’hippodrome Blue Bonnets à Montréal pendant 15 ans. L’atelier Lavigne sert maintenant principalement d’aire d’entreposage puisque leur forge est mobile, alimentée au propane. Les visites de Jeff pour ferrer les chevaux se font dans l’écurie du client.
Il n’est malheureusement plus possible de se tenir au courant des commérages de la ville car les sabots de votre cheval sont façonnés chez le forgeron local. Hélas, les temps qui changent présentent certains inconvénients.
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