
Source Musée Lac-Brome Museum, le fonds John A. Wheeler
Exposition à la SHCB: un incontournable
Traduction: F. Bastien
L’exposition raconte l’histoire déchirante d’enfants britanniques déracinés et envoyés au Canada comme main-d’œuvre bon marché. Entre 1869 et les années 1930, plus de 100 000 enfants ont été expédiés au Canada depuis l’Angleterre dans le cadre d’un programme du gouvernement britannique visant à réduire le nombre d’enfants pauvres ou orphelins dans ce pays.
Ils s’appelaient les Home Children. Des petits garçons et filles âgés de 3 à 14 ans – orphelins et issus de familles pauvres – ont été embarqués sur des navires et envoyés au Canada, où ils ont été principalement dispersés dans des fermes et des usines comme main d’œuvre bon marché. Environ 5 000 de ces enfants sont passés par le foyer de distribution de Knowlton, une grande maison au coin des chemins Lakeside et Hillside. Il s’agissait du troisième établissement de ce genre au Canada, avec le «Gibbs Home for Waifs and Strays» à Sherbrooke, mis en place dans le cadre du vaste réseau d’émigration d’enfants en Angleterre. De cet établissement résidentiel, les enfants étaient envoyés là où ils étaient recherchés. Les plus chanceux se sont retrouvés dans des familles aimantes. Beaucoup d’autres ont fini par travailler comme main-d’œuvre bon marché, maltraités et abusés. C’était un monde différent pour les enfants pauvres – un monde cruel et plein de préjugés à la manière du roman de Dickens, Oliver Twist.
Aujourd’hui, la voix de ces enfants est mise en valeur dans une grande exposition au Musée à Lac-Brome, qui se tiendra jusqu’au 6 avril 2024. «À travers les yeux des enfant: trouver un chez-soi dans le comté de Brome» raconte l’histoire de certains d’entre eux, comment ils sont arrivés ici sans rien et ont contribué à bâtir la communauté dans laquelle nous vivons.
Vous reconnaîtrez certains noms. Richard et Susan Burcombe sont tous deux des descendants de Home Children. Leurs pères ont été envoyés ici en 1926 et 1927 respectivement, à peine adolescents, et ont dû se débrouiller seuls. Le père de Richard Burcombe était orphelin à 14 ans et le père de Susan est venu avec un frère et une sœur, qui ont été séparés peu de temps après leur arrivée.
Leurs histoires personnelles touchantes font partie de celles qui donnent vie à l’exposition, explique la conservatrice du Musée, Rachel Lambie. Madame Lambie dit que l’exposition nous rappelle de manière frappante combien la société et les attitudes envers les enfants, la pauvreté et les classes sociales ont changé depuis cette époque.
L’histoire des Home Children est un œil au beurre noir aux visages du Royaume-Uni et du Canada, dans la mesure où ces pays appliquaient un système dans lequel tant d’enfants étaient utilisés comme main-d’œuvre bon marché et maltraités. Mais en même temps, dit Richard Burcombe, «ces enfants étaient un grand atout pour la communauté et le pays, et il est important que nous nous souvenions et préservions cette histoire. C’est aussi un rappel, en regardant l’immigration aujourd’hui, qu’il faut apprécier à quel point les gens qui viennent d’ailleurs contribuent à bâtir notre communauté et notre culture.»
Si vous êtes un descendant d’enfants immigrés, veuillez contacter le Musée au 450-243-6782 ou à info@shcb.ca. Le Musée a lancé un projet pour recueillir plus d’histoires sur ces enfants immigrés qui ont été pris en charge par le foyer de distribution de Knowlton.
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