Il célèbre son centenaire

Dans son salon, Leonard Parker interprète sur son piano à queue Heintzman Embraceable You de George Gershwin. Tous les deux vivent dans cette maison du village de Knowlton depuis 30 ans et Leonard joue tous les jours, même le jour de son 100e anniversaire le 19 octobre.

Leonard Parker Photo par Fred Langan

À 70 ans, Leonard Parker et sa défunte femme Christina ont déménagé d’Angleterre à Knowlton. Leur fille unique Sheana ayant marié un Canadien, ils ont décidé de s’installer au Canada pour être près d’elle et de leurs petits-enfants. Sheana a fait la recherche de propriétés et le choix est tombé sur Sutton ou Knowlton.

«En premier, elle a pensé à Sutton, mais lorsqu’elle a découvert qu’il y avait une bibliothèque à Knowlton c’est ici qu’elle dirigea ses recherches. Lorsqu’elle découvrit cette maison récemment construite, elle décida que c’était celle qu’il nous fallait,» explique M. Parker.

«Ma femme et moi utilisions la bibliothèque chaque semaine, mais ma vie a changé depuis son décès.»

La maison est située sur une rue tranquille de Knowlton avec un jardin d’une acre et demie à l’arrière. Leonard et Christina ont passé des décennies à le transformer en le luxuriant espace vert qu’il est aujourd’hui.

Leonard Parker est né en 1916 à Burnley dans le nord de l’Angleterre. Enfant doué, Leonard fréquenta l’école secondaire qui conduisait à l’université. Seulement quatre enfants sur quarante à cette école ont réussi les examens «onze-plus» qui déterminait l’avenir d’un enfant. Leonard obtint une place à l’université Oxford, mais son père désirait qu’il se trouve un emploi et il travailla comme commis pour une compagnie minière.

Né au milieu de la Première Grande Guerre, il avait 23 ans lorsque commença la Seconde. Étant objecteur de conscience, il refusa de combattre, mais se porta volontaire comme conducteur d’ambulances pour une organisation dirigée par les Quakers. «Je croyais qu’il était inacceptable pour deux nations de s’entretuer,» dit-il de son aversion à la violence.

Il parcourut des régions en Europe aussi dangereuses que celles connues de nombreux soldats. Il parlait couramment l’allemand qu’il avait appris à l’école et pendant le temps passé dans l’Allemagne d’avant la guerre. En compagnie de quelques collègues, il a vu le camp de concentration à Belsen tôt après sa libération.

Il est plutôt rare de vivre jusqu’à cent ans. Selon Statistiques Canada, il y a 5825 personnes âgées de 100 ans et plus au Canada, dont environ 80 pour cent sont des femmes. Aussi peu que 1000 hommes ont atteint cet âge.

Leonard Parker, bien qu’âgé de 100 ans, possède une mémoire et une vivacité d’esprit d’une personne beaucoup plus jeune. Il demeure toujours dans sa maison et est autonome, mais sa femme lui manque énormément. Il n’y a que trois ans qu’il ne conduit plus l’automobile. Il ignore réellement le secret de sa longévité. «La musique est mon intérêt principal; je joue tous les jours, ce qui m’aide, je crois.» Il s’assoit au piano et joue un peu de Gershwin pour son invité.

Traduction: Michel Morin