Pas possible dans notre coin de la planète de lancer une brique sans heurter un artiste visuel.
Nous offrons refuge à des peintres et potiers, sculpteurs et vitraillistes, joailliers, ébénistes, photographes, tresseurs de tapis et recycleurs de tissus – soit davantage au kilomètre carré que dans tout autre coin du pays, selon des études.
Quarante-quatre d’entre eux participent à la 29e édition annuelle du Tour des Arts, du 15 au 23 juillet, de 10h à 17h. Pour y être admis, il faut vivre et travailler dans des endroits tels que Abercorn, West Brome, Mansonville, Sutton et Knowlton – essentiellement des localités du côté Ouest du lac Memphrémagog (le côté Est accueille le Circuit des Arts plus tard l’été).

Leurs oeuvres doivent être exceptionnelles, tel que déterminé par un jury anonyme de pairs qui se renouvelle annuellement. Il n’en faut pas trop d’une même discipline – quarante-trois souffleurs de verre, voilà qui gâcherait le plaisir. De plus, ils doivent tous faire en atelier des démonstrations de leurs techniques artistiques tant à des touristes qu’à des gens du coin et donner un bon coup de pouce à l’économie régionale.
Il y a une forte concurrence pour être accepté. Tous ne le sont pas. Pour nombre des admis au Tour il y a une dépense considérable de temps et de matériel, mais aussi l’occasion d’amasser une bonne partie des recettes de l’année au cours de neuf journées de temps- plein à la maison.

«Le Tour de cette année s’annonce excellent, comme par le passé, opine Renée Morris, une magicienne des sacs à main et vêtements établie à Dunkin et artiste du Tour pour une troisième fois, ainsi que membre de l’équipe de publicité. Et nous avons bénéficié d’importants appuis de la part de nos promoteurs et commanditaires.» Robert Chartier et sa conjointe la potière, Robin Badger, se sont taillé des carrières dans leurs métiers particuliers tout en profitant d’une vie bucolique sur une ferme à Bolton-Ouest.
«Le Tour nous procure plus de la moitié de nos revenus via des ventes, commandes et contrats, explique M. Chartier. Il permet aussi au grand public de constater à quel point notre environnement contribue à mouler nos oeuvres. Il s’agit d’une virée dans des studios doublée d’un volet éducatif.»
Ce ne sont pas tous les artistes qui apprécient le volet de visite libre. D’aucuns se lassent de l’invasion volontaire de leur vie privée par des excursionnistes et critiques. Certains frisent l’épuisement nerveux craignant qu’après une année de labeur personne ne viendra.

Puis, il y a ceux qui quittent le Tour. Irma et Roger Côté, de Knowlton, tirent leur révérence après leur 29e Tour pour cause de santé vacillante et devront vider leur studio de vitraillistes au complet à la fin de juillet. Cependant, pour Renée Morris, le Tour est une bénédiction. «Je gagne une partie importante de mes revenus sans quitter la maison. Après avoir participé à des expositions de par tout le continent, c’est du bonbon pour des artistes comme moi de se lever et d’ouvrir les portes de nos mondes.»
Renseignements supplémentaires: tourdesarts.com.
Traduction: Jean-Claude Lefebvre
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