Il y a maintenant plus de dix ans que Renaissance Lac Brome travaille à améliorer la qualité de l’eau du lac. Des progrès importants ont été réalisés. Les niveaux de phosphore ont chuté.Toutefois l’objectif, fixé en 2011, de réduire de 50% l’apport en phosphore d’ici cinq ans n’a pas été atteint. On sait que le phosphore est le premier facteur d’émergence des algues bleues qui envahissent le lac à chaque été. Les eaux de ruissellement, les fertilisants, les systèmes sep- tiques déficients, les bandes riveraines dénudées qui ne permettent pas de l’emprisonner contribuent à enrichir le lac en phosphore. Il y a aussi les bateaux à moteurs qui remuent des sédiments riches en phosphore sur le bord du lac.
Au fil des ans, VLB s’est dotée de règlements plus sévères sur le ruissellement, les fertilisants, les systèmes septiques, la protection des rives, et cela, jumelé à la sensibilisation et l’appui des propriétaires riverains, a largement amélioré la situation. Toutefois, il reste du travail à faire pour que le lac de- vienne viable à long terme.
À tous les mois d’août, la qualité de l’eau se dégrade ce qui amène l’éclosion des algues bleues. Outre les tempêtes et les sédiments déjà présents dans le lac, le facteur qui contribue le plus à cette détérioration saisonnière est la présence des gros bateaux à moteur pendant l’été. À l’heure actuelle, les bateaux à moteur ne peuvent circuler à plus de 10km/h à 150 mètres de la rive. Ajouter une profondeur de 3 mètres à cette exigence pourrait aider car brasser les sédiments en eau peu profonde libère beaucoup de phosphore dans le lac.
La majorité des riverains sont bien conscients des restrictions et des risques. Mais plusieurs plaisanciers viennent pour la journée ou le week-end puis repartent. Il n’y a aucun contrôle sur l’accès au lac. Réduire la circulation dans certaines zones sensibles, identifier les usagers du lac et imposer des frais d’utilisation aiderait. À la Plage Douglass, les non-résidents doivent payer à la ville un droit de 10$ pour se garer pendant l’été alors que les plaisanciers ne versent rien. Identifier des secteurs réservés aux wakeboards limiterait les effets causés par ces embarcations qui labourent littéralement le fond pour produire des vagues et, ce faisant, libèrent des sédiments chargés de phosphore.
L’efficacité des règlements repose sur leur application. La patrouille nautique a fait du bon travail jusqu’à maintenant pour informer et sensibiliser les usagers du lac. Il serait temps de passer à l’imposition d’amendes plus salées pour ceux qui ignorent les mesures de protection du lac. Les patrouilleurs ont toute l’autorité nécessaire pour appliquer les règlements.
On invoque souvent le fait que la juridiction fédérale sur les lacs est un obstacle à l’adoption de règlements efficaces. En fait, le Conseil dispose d’outils pour protéger le lac. Au moment où le lac est considéré comme une pièce maîtresse du plan de relance de la ville, le Conseil doit user de son leader- ship et obtenir l’appui de la population. Cette approche a réussi dans le passé. Appliquer plus fermement le règlement sur les bateaux à moteur s’impose pour protéger le lac Brome.
Si notre lac meurt, la valeur des propriétés s’effondrera et ce sera la fin d’un principal moteur économique de notre ville. Si cela devait se produire, nous en serions tous responsables.