
Nathalie Rivard
À St-Étienne-de-Bolton se trouve le Refuge Lobadanaki. Cet endroit unique dont le nom veut dire « Protéger la terre », accueille depuis six ans, des animaux sauvages blessés que de bons samaritains ou des représentants de la faune déposent pour les faire soigner. Équipé d’un permis pour la faune, le centre de 42 acres accueille des mammifères, des tortues, mais aussi des oiseaux, dont des oiseaux de proie qui sont par la suite transférés à L’UQROP (Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie).
C’est environ 500 animaux par année qui transitent par le refuge. Une fois soignés, ces animaux sont transférés dans une section dans la forêt pour qu’ils redeviennent tranquillement sauvages et pour faciliter leur réintégration dans leur milieu naturel. Cela permet ainsi à l’équipe de vérifier si leurs comportements leur permettront de retourner à leur vie normale. Certains animaux qui ne peuvent être réhabilités finiront leurs jours au refuge.
Le Refuge fonctionne avec une vingtaine de bénévoles, ainsi qu’avec des stagiaires en éco- biologie et des écovolontaires qui sont nourris en échange de leur travail. Anne-Marie Demers, la propriétaire, rêve de pouvoir embaucher un ou deux employés pour l’épauler, mais ce n’est pas possible pour le moment, faute d’argent. Le refuge fonctionne grâce aux dons en argent, mais aussi grâce à de la nourriture invendue de certaines bannières alimentaires, dont IGA et Avril. Même Chez Dora, une boulangerie à Eastman, leur fournit des restes de viandes de leur production de plats préparés et des beignes qui font le bonheur des sangliers. Des vétérinaires passent aussi régulièrement pour voir les «pensionnaires» afin de s’assurer que tout se passe bien et pour traiter les cas plus compliqués. C’est donc tout un écosystème qui permet à ce refuge de bien remplir sa mission. Anne-Marie a beaucoup de belles histoires à raconter, dont certaines très touchantes comme une tortue serpentine qui avait été écrasée par une voiture et à qui l’opération sur la carapace a vraiment permis de reprendre sa vie. Elle a d’ailleurs été aperçue à l’entrée du centre un an plus tard.
Mais en plus de la réhabilitation, il y a aussi de la sensibilisation à faire contre la domestication des jolis petits faons ou des autres animaux sauvages par les humains, car l’an dernier un mâle à huit pointes élevé au refuge, a en période de rut, chargé Anne-Marie et a failli la tuer. Elle aurait pu y laisser sa peau. Elle ne lui en veut pas, car c’était son instinct naturel, mais il faut savoir que dès qu’un animal sauvage n’a plus peur des humains, il peut aussi devenir un danger en période de chaleur, car il devient plus agressif. Parfois le refuge fait des petits miracles, mais il ne peut pas sauver tous les animaux qui lui sont confiés.
Il faut se rappeler que les animaux sauvages ont de moins en moins d’espaces où vivre, car l’humain construit partout. Il faut donc apprendre à cohabiter en harmonie avec eux. La plupart d’entre eux sont très résilients, mais ils doivent se nourrir, alors avant de chialer contre les pékans, rappelez-vous qu’un des plus grands prédateurs est le chat domestique qui s’attaque aux petits animaux et aux oiseaux. Le chat est nourri à la maison, tandis que l’animal sauvage n’a que la nature pour se nourrir. Beaucoup des animaux qui arrivent au refuge ont été victimes d’attaques de chat, dont le magnifique bébé polatouche sur la photo, qui est arrivé à la fin mai à l’âge de quatre semaines.
Si vous voulez en apprendre plus sur la réhabilitation des animaux sauvages, Anne-Marie fait des visites guidées pendant l’été. Elles durent environ 1h30 et elle vous racontera l’histoire de ses petits pensionnaires. Le coût est de 20$, pour les 5 à 15 ans 12,50$ et gratuit pour les 5 ans et moins. Les places sont très limitées, donc il faut réserver à l’avance sur https://www.refugelobadanaki.ca/
Si vous voulez aider financièrement le refuge, vous pouvez aussi faire un don directement sur le site ou en parrainant un animal: https://www.refugelobadanaki.ca/dons
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