Mémoires de guerre

Il y a deux monuments aux morts sur les terrains de l’Académie Knowlton. L’un est plus grand et beaucoup plus bouleversant que l’autre. Le monument de la Première Guerre compte 62 noms, tous sont des personnes mortes sur les champs de bataille de la France et de la Belgique; 62 personnes originaires d’une petite ville et de ses fermes environnantes. 61 000 citoyens d’un pays de huit millions d’habitants ont été fauchés. À la lecture de ces noms sur les deux monuments, pensez aux hommes qui ont enduré une mort terrifiante loin de leurs foyers; la souffrance de leur mère, père, enfants et amis. En se remémorant les guerres du 20ième siècle, on comprend vite que l’hécatombe de la Première Guerre a conduit inexorablement à la Deuxième Guerre mondiale. 

Le cénotaphe de la guerre 1939-45 compte 158 noms de vétérans, dont quinze morts au champ d’honneur. Il y a peut-être trois sur- vivants de la Deuxième Guerre encore parmi nous. Lors des cérémonies du Jour du Souvenir, les orateurs parlent souvent de guerres menées au nom de la liberté. Cela est vrai pour la Deuxième Guerre mondiale, mais pas du tout pour la Première. La vérité et ce qu’on peut constater en se remémorant ce qui sera retenu comme un siècle de guerre, est que la Première Guerre mondiale fut une calamité. 

Il y avait une foule immense au dévoilement du monument souvenir de la Première Guerre en 1923. Ce cénotaphe était un témoignage du sacrifice, mais nous devons le voir de nos jours non pas comme un monument à la gloire militaire mais à l’horreur de la guerre.