En l’année 1500 le Comté de Brome était une dense forêt. L’agriculture indigène couvrait de petit se spaces où les Abénakis cultivaient le maïs, la courge et les haricots. L’établissement agricole du Comté de Brome commence à la fin des années 1770 avec l’arrivées des colons d’Angleterre. On accordait 100 à 150 acres aux nouveaux colons, à condition qu’ils défrichent la terre et construisent une maison. La possession d’une ferme était un rêve impossible en Angleterre mais une réalité au Canada.
Le défrichement se perpétua jusqu’à la fin des années 1880. Plusieurs fermes avaient été établies sur des terres impropres à la culture. Le Comté de Brome a par malheur un sol pauvre, des pentes raides, beaucoup de roches et des champs étroits. En marchant dans les collines vous verrez souvent des murs de pierre dans la forêt – preuve qu’un robuste pionnier a défriché la terre et a dû déplacer des tonnes de pierres pour pouvoir cultiver et moissonner le foin.
Plusieurs générations d’enfants ont été élevés sur ces fermes marginales et ne produisant pas assez pour combler les attentes socio-économiques croissantes des propriétaires.
Puis s’amenèrent les deux grandes guerres. Elles furent la cause de graves perturbations dans la vie de toutes les personnes impliquées. De jeunes hommes et femmes ont quitté la ferme pour s’enrôler. Plusieurs ne sont jamais retournés à la ferme familiale après les guerres. Ils sont morts au champ d’honneur ou ont entrepris une autre carrière à leur retour au Canada.
La pauvreté du sol et de nouvelles opportunités financières ont causé l’abandon de plusieurs fermes marginales. Les champs et les pâturages sont lentement redevenus des forêts. Maintenant que la plupart des terres défrichées entre 1770 et 1780 sont redevenues forêts, d’autres changements se sont produits. Nous avons un habitat beaucoup plus grand pour les espèces d’animaux sauvages dépendantes de la forêt. Il y a beaucoup moins de fermiers tirant sur les ours et les coyotes pour protéger leur bétail et leurs moutons. Il y a de la chasse au chevreuil mais beaucoup moins qu’il y a 50 ans.
Observer un chevreuil dans le village de Knowlton était rare dans les années quarante. Maintenant, il est courant de voir un troupeau de trois à cinq chevreuils dans les champs et dans les boisés de la ville. À l’occasion, lynxs, coyotes, ours et orignaux sont repérés.
Nous ne sommes pas seuls: Les historiens du Service de la forêt américain rapportent qu’en 1500 l’état du New-Hampshire était boisé à 95%. Au plus fort de l’établissement agricole en 1880, il était boisé seulement à 25%. En 1995, la forêt s’était regénérée et couvrait 75% de l’État.
Traduction: Guy Côté