Histoire d’une façade

Le vieil édifice LL Brome au 91 Lakeside a été restauré avec amour au cours des deux dernières années. Michael Losey et Lise Champagne ont acheté la propriété de Peter Marsh en 2018 en vue de la louer, comme plan de retraite. «J’ai appris que l’acquisition d’une propriété commerciale est tout à fait différente de celle d’une maison,» affirme Michael Losey. D’abord, les frais de dossier pour l’hypothèque et les intérêts sont plus élevés. Il faut compter aussi les organismes provinciaux qui réglementent les rénovations. 

Les nouveaux propriétaires ont embauché Construction Napoleon, un entrepreneur local, pour respecter la réglementation sur la tuyauterie, l’électricité, le balcon et les escaliers. Les nouveaux propriétaires n’allaient pas faire de compromis sur la sécurité après avoir perdu toutes leurs possessions en 2007 dans l’incendie de leur maison sur Lansdowne. 

Puis il fallut restaurer la façade distinctive de l’édifice qui risquait de s’écrouler. Selon Peter Marsh, l’édifice était à l’origine un ‘carriage house’ et une grange, avec du bétail au sous sol, des chevaux au rez de chaussée et un grenier à foin à l’étage. Bâti en 1892, le propriétaire a choisi d’inscrire 1893 sur la façade pour marquer l’année de naissance de sa fille. Le dégagement de la façade a révélé des détails de construction dont des clous forgés à la main, certains atteignant neuf pouces. Ces clous tiennent beaucoup mieux que les modernes. 

Les grands piliers pourris encadrant 1893 ont été fabriqués en pressant ensembles six pièces de bois sculpté. Michael était curieux de savoir comment tout ce bois avait été scié dans les années 1890. Cam Brown, un antiquaire de métier tenant magasin de l’autre côté de la rue avança: «je crois que c’est l’ouvrage d’une scie à ruban, propulsée par un volant d’inertie actionné par l’eau». 

Étonnement, datant de plus de 125 ans, les numéros de bois datés 1893, les blocs pyramidaux décoratifs et le maillon de la chaîne étaient assez bien préservés pour être incorporés à la nouvelle façade. Presque tout le travail des boiseries sculptées est identique à l’original. Après beaucoup de débats, les propriétaires ont décidé de ne pas remplacer une paire de petits fleurons pour éviter d’avoir à les réinstaller dans l’avenir. «Je ne voulais pas que quelqu’un ait à remonter de nouveau sur le toit,» dit Michael. 

Traduction: Guy Côté