La goutte qui fait déborder le vase !

Renaissance Lac-Brome

Une autre année de passée! Année où les effets des changements climatiques se sont encore fait sentir. Pensez au record de pluie en mai, faisant de mai-juin 2022 la période la plus pluvieuse au sud du Québec depuis 1940. Or, ces extrêmes de précipitations ont une influence négative de plus en plus marquée et rapide sur notre lac parce qu’elles apportent, via le ruissellement, de grandes quantités de phosphore qui contribue à la prolifération des plantes et des algues. Le lac Brome a atteint sa capacité limite à recevoir des nutriments: c’est la goutte qui fait déborder le vase! Plusieurs facteurs en sont responsables: l’historique écologique du lac, le nombre d’habitations, le nombre élevé d’embarcations à moteur puissant, les berges mal végétalisées, les activités industrielles, agricoles et commerciales, etc.

Comme l’illustre ce graphique, la quantité de phosphore entrant au lac a tendance à suivre de près la quantité de précipitations totales. Plus question de laisser faire: il faut réagir et rapidement…

Les changements climatiques ne feront qu’exacerber les réactions du lac si nous n’adaptons ni nos activités ni nos aménagements. Les projections météorologiques de 2041-2070 pour la région de LacBrome prédisent une augmentation des précipitations en pluie de 10-20% annuellement. Ceci aura comme répercussion d’accroître le ruissellement vers les cours d’eau et de gonfler le débit des affluents qui transporteront plus de nutriments, de contaminants et de sédiments vers le lac, causant l’eutrophisation du lac. Ce vieillissement accéléré peut, entre autres, diminuer les usages récréatifs ou autres du lac. Rappelons qu’en 2006 et en 2009 le lac a dû être fermé à la baignade et aux autres activités nautiques en raison du développement de cyanobactéries. Actuellement, certains secteurs ne sont plus navigables dû à la trop forte présence du myriophylle à épis et autres plantes envahissantes.

Dans ce contexte, il est primordial d’ajuster nos comportements et tous les utilisateurs et gestionnaires de l’eau doivent viser à diminuer la vitesse d’eutrophisation du lac pour pouvoir maintenir tous ses usages. Citoyens, municipalités, institutions, commerces et industries sont au cœur de la solution: il s’agit de quelques gestes pour faire une différence. C’est possible en utilisant différentes techniques comme: augmenter la capacité d’infiltration du sol (revêtement perméable dans les entrées); créer des aménagements qui réduisent le ruissellement; aménager un jardin de pluie sur sa propriété, recueillir l’eau des gouttières pour arroser; végétaliser nos bandes riveraines; protéger les milieux humides; entretenir les fossés; etc.

Un lac en santé, c’est encore possible et c’est la responsabilité de chacun! Bonne année 2023 !